Descente de lie
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Descente de lie
Votre crinière , dans les airs ,
Faisait comme des jolis rus ,
Des rivières dans le désert
Qui inondaient la rue .
Vos flots , tel un noyé ,me portèrent
Jusqu’à cette porte cochère
Dérobée , délabrée ,
D’un glauque cabaret.
Là , vous faisiez votre intime toilette
Devant un parterre d’hommes déçus
Par la vie
Et de femmes qui ,
Pour n’en perdre une miette ,
C’étaient grimées en moustachus .
Déguisée en geisha ,
Sous votre masque de riz et vos cheveux tirés
Je ne vous reconnaissais pas
Et pourtant vous devinais .
A l’époque , je vivais dans une chambre de bonne
Au milieu de boussoles , de sextants , de cartes du ciel et de mappemondes
Je tirais des plans sur une comète
Que vous rendîtes obsolète .
Combien de fois , sur votre kimono ,
Où se coursaient d’improbables oiseaux
Entre deux néfliers morts
Et deux citronniers d’or ,
Ai- je gravis le Fujiyama
Qui tombait à vos pieds comme un vulgaire pyjama?
Et puis un soir ,vous n’êtes plus venue …
Il pleuvait...
Alors , je suis sorti et j’ai traversé la rue
Sans regarder ni à droite , ni à gauche , ni devant ni derrière
Pour me faire essorer comme une vieille serpillière.
A trop vite vouloir étreindre
Il arrive qu’on se cogne
Et se blesse .
D’avoir été boiteux
Aux tabourets des zincs qui collent
J’emboîte le pas de ceux qui décollent ,
Juste en levant les yeux .
Longtemps ,
J’ai regardé le ruisseau ,
N’y voyant que l’eau claire ,
Ignorant les ferrailles d’épaves ,
Ces navires de poissons à l’huile
Qui n’avaient rien à faire en eaux douces
Et qui périrent en leurs fonds
Entre culots et goulots
De canettes de verre .
Souvent , j’ai croisé,
Au détour des brumes
De ma lande natale ,
Huang Shan
Capitale du ciel .
J’ai salué chaque pin
Comme on salue un dragon
Et j’ai senti la chair du tigre .
Les cloches de mon village
Se changeant en ses gongs
Qui font vibrer les tympans
Des moines birmans
Et mon vulgaire chichon
En un majestueux manille .
Les yeux , les oreilles , la bouche et le nez
Sont les plus merveilleux
Des moyens de transport…
Il faut aimer la magie
Pour applaudir au lapin qui sort
Du chapeau rose
De l’arbre de Judée,
En pantalon de lierre ,
Sous lequel on attend
Et pour s’émerveiller
De la première pluie ,
Avant l’heure d’été ,
Qui laisse le forsythia ruiné.
Faisait comme des jolis rus ,
Des rivières dans le désert
Qui inondaient la rue .
Vos flots , tel un noyé ,me portèrent
Jusqu’à cette porte cochère
Dérobée , délabrée ,
D’un glauque cabaret.
Là , vous faisiez votre intime toilette
Devant un parterre d’hommes déçus
Par la vie
Et de femmes qui ,
Pour n’en perdre une miette ,
C’étaient grimées en moustachus .
Déguisée en geisha ,
Sous votre masque de riz et vos cheveux tirés
Je ne vous reconnaissais pas
Et pourtant vous devinais .
A l’époque , je vivais dans une chambre de bonne
Au milieu de boussoles , de sextants , de cartes du ciel et de mappemondes
Je tirais des plans sur une comète
Que vous rendîtes obsolète .
Combien de fois , sur votre kimono ,
Où se coursaient d’improbables oiseaux
Entre deux néfliers morts
Et deux citronniers d’or ,
Ai- je gravis le Fujiyama
Qui tombait à vos pieds comme un vulgaire pyjama?
Et puis un soir ,vous n’êtes plus venue …
Il pleuvait...
Alors , je suis sorti et j’ai traversé la rue
Sans regarder ni à droite , ni à gauche , ni devant ni derrière
Pour me faire essorer comme une vieille serpillière.
A trop vite vouloir étreindre
Il arrive qu’on se cogne
Et se blesse .
D’avoir été boiteux
Aux tabourets des zincs qui collent
J’emboîte le pas de ceux qui décollent ,
Juste en levant les yeux .
Longtemps ,
J’ai regardé le ruisseau ,
N’y voyant que l’eau claire ,
Ignorant les ferrailles d’épaves ,
Ces navires de poissons à l’huile
Qui n’avaient rien à faire en eaux douces
Et qui périrent en leurs fonds
Entre culots et goulots
De canettes de verre .
Souvent , j’ai croisé,
Au détour des brumes
De ma lande natale ,
Huang Shan
Capitale du ciel .
J’ai salué chaque pin
Comme on salue un dragon
Et j’ai senti la chair du tigre .
Les cloches de mon village
Se changeant en ses gongs
Qui font vibrer les tympans
Des moines birmans
Et mon vulgaire chichon
En un majestueux manille .
Les yeux , les oreilles , la bouche et le nez
Sont les plus merveilleux
Des moyens de transport…
Il faut aimer la magie
Pour applaudir au lapin qui sort
Du chapeau rose
De l’arbre de Judée,
En pantalon de lierre ,
Sous lequel on attend
Et pour s’émerveiller
De la première pluie ,
Avant l’heure d’été ,
Qui laisse le forsythia ruiné.
Re: Descente de lie
Un peu long à mon goût mais les images qui tourbillonnent la dedans sont bien assez fortes pour faire tenir la longueur.
J'ai toujours l'impression qu'il y a quelque chose de la chasse au dragon par ici.
J'ai toujours l'impression qu'il y a quelque chose de la chasse au dragon par ici.
Re: Descente de lie
J'ai toute une troupe de dragons, de fantômes, de démons, de licornes, de basilics, de manticores qui me cherche des noises et pour défense que de grandes herbes folles où me cacher!
Re: Descente de lie
Oueh, se planquer dans un champ de pavot c'est jamais efficace contre les dragons !
Re: Descente de lie
De la crinière à la première pluie en passant par le sextant et les boiseries ou tableaux auxquels il me fait penser, je ferme la porte de ce poème le cœur léger, avec en tête toutes ces images plus celle d'un escalier en colimaçon.
Des poèmes naissent des ambiances, sonores et colorées.
Au plaisir de vous lire.
Des poèmes naissent des ambiances, sonores et colorées.
Au plaisir de vous lire.
Adienog- Messages : 138
Date d'inscription : 10/02/2015
Re: Descente de lie
Merci beaucoup
Ces images... Ces images...
Ces images... Ces images...
Emelle- Messages : 26
Date d'inscription : 12/02/2015
Re: Descente de lie
Adienog a écrit:De la crinière à la première pluie en passant par le sextant et les boiseries ou tableaux auxquels il me fait penser, je ferme la porte de ce poème le cœur léger, avec en tête toutes ces images plus celle d'un escalier en colimaçon.
Des poèmes naissent des ambiances, sonores et colorées.
Au plaisir de vous lire.
Merci d'avoir mes vers mous lus! Faîtes attention dans l'escalier, il l'est aussi ! :-)
(Heureusement, vous avez le coeur léger)
Re: Descente de lie
Emelle a écrit:Merci beaucoup
Ces images... Ces images...
...à la seconde et ce sera du cinéma!
Merci à vous Emelle
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