Samsonette
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Samsonette
J’ai lutté contre ma vie quand c’était ma mort qu’il me fallait combattre.
Les philistins fondent sur moi, changent mon filet en liens.
Silence du pauvre au cimetière sans dahlias.
Voyez au marbre rare, là où bat l’âtre, se dresser ces moulures de plâtre, dorées à l’or fin, enlaçant cette glace au teint blafard, témoin de mon déclin.
Combien de fois les ai-je caressées, un œil sur le page, au fusain et sanguine, du mur d’en face, semblant tout droit sorti d’une botte latine, portant pourtant à son plateau des petits pots d’étain Périgourdins auxquels je bus si souvent ou des guêpes, le lait, ou des pierres, le vin?
Le Tsar est mort, vive le Tsar!
Mais aujourd’hui encore des diables, comme tombés de Valentré, écorchent mes sourires aux grands cèdres des nuits dépoussiérées.
Parfum de suie ne change jamais.
Ma grand tante était une vieille fille qui trancha sa carotide à ses larmes d’acier trempées dans le Byrrh, on la retrouva après qu’elle ait repeint son deux pièces en courant comme une poule décapitée.
Moi, je ne suis qu’un chapon gavé, je m’exhiberai, nu, dans ma graisse, pour vous convaincre que je n’étais pas fait pour l'union...Fût-elle libre.
Et devant ma porte, le duvet blanc d’un pigeon, dépecé par un rapace, sera le "lu et approuvé", la signature d’une nature que j’ai, à tort, de mon vivant, toujours cru morte.
Les philistins fondent sur moi, changent mon filet en liens.
Silence du pauvre au cimetière sans dahlias.
Voyez au marbre rare, là où bat l’âtre, se dresser ces moulures de plâtre, dorées à l’or fin, enlaçant cette glace au teint blafard, témoin de mon déclin.
Combien de fois les ai-je caressées, un œil sur le page, au fusain et sanguine, du mur d’en face, semblant tout droit sorti d’une botte latine, portant pourtant à son plateau des petits pots d’étain Périgourdins auxquels je bus si souvent ou des guêpes, le lait, ou des pierres, le vin?
Le Tsar est mort, vive le Tsar!
Mais aujourd’hui encore des diables, comme tombés de Valentré, écorchent mes sourires aux grands cèdres des nuits dépoussiérées.
Parfum de suie ne change jamais.
Ma grand tante était une vieille fille qui trancha sa carotide à ses larmes d’acier trempées dans le Byrrh, on la retrouva après qu’elle ait repeint son deux pièces en courant comme une poule décapitée.
Moi, je ne suis qu’un chapon gavé, je m’exhiberai, nu, dans ma graisse, pour vous convaincre que je n’étais pas fait pour l'union...Fût-elle libre.
Et devant ma porte, le duvet blanc d’un pigeon, dépecé par un rapace, sera le "lu et approuvé", la signature d’une nature que j’ai, à tort, de mon vivant, toujours cru morte.
Re: Samsonette
Je ne suis pas critique, seulement lectrice. En tant que telle, donc, je peux dire à quel point j'ai aimé cette prose. Tout m'a plu : le style, le cynisme poli, les descriptions (magnifiques ! "Voyez au marbre rare, là où bat l’âtre, se dresser ces moulures de plâtre, dorées à l’or fin, enlaçant cette glace au teint blafard, témoin de mon déclin."), les contraires exposés au regard sans complaisance de miroirs silencieux...
Je terminerai mon voyage internet du jour sur cette fabuleuse "Samsonette".
Merci Bartkley !
Je terminerai mon voyage internet du jour sur cette fabuleuse "Samsonette".
Merci Bartkley !
Adienog- Messages : 138
Date d'inscription : 10/02/2015
Re: Samsonette
Ouch !! sans concession !!
J'ai adoré
Brindille
J'ai adoré
Brindille
Brindille2- Messages : 38
Date d'inscription : 01/02/2015
Localisation : Sud
Re: Samsonette
Merci Adienog et Brindille
Il n'y a plus ni parures ni maquillage dans la samsonette et la Dame de Shalott est partie rejoindre Lancelot à la rame! Seul reste le miroir.
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Il n'y a plus ni parures ni maquillage dans la samsonette et la Dame de Shalott est partie rejoindre Lancelot à la rame! Seul reste le miroir.
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