La maison
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La maison
La maison nous regarde et n’en croit pas ses yeux
Des hommes entraînés au loin dans le ciel nagent
Suspendus par un fil aux rapides nuages
Dont le moteur caché sous l’aile est silencieux
La maison se redresse un chien lui mord la queue
Dans le jardin le train passe comme une vache
On ne voit pas ses pis et la fumée se fâche
En lui sortant du nez pour rendre l’air visqueux
La maison reste assise et complote Sur l’herbe
Une femme se roule en riant – ses cheveux
S’ils étaient des torrents seraient moins dangereux
Dans leurs boucles se noie son double il est superbe
La maison se retire en fermant sa paupière
Ceux qui nous ont quittés sans amertume oublient
Qu’on ne les attend plus et que leur place au lit
Quelqu’un l’occupe ayant comme eux l’âme légère
La maison ronfle et rêve avec ses passagers
Des têtes que le drap coupe et qu’un disque berce
A l’intérieur du crâne un œil allongé perce
Le cerveau comme un ver dans de bons potagers
Des hommes entraînés au loin dans le ciel nagent
Suspendus par un fil aux rapides nuages
Dont le moteur caché sous l’aile est silencieux
La maison se redresse un chien lui mord la queue
Dans le jardin le train passe comme une vache
On ne voit pas ses pis et la fumée se fâche
En lui sortant du nez pour rendre l’air visqueux
La maison reste assise et complote Sur l’herbe
Une femme se roule en riant – ses cheveux
S’ils étaient des torrents seraient moins dangereux
Dans leurs boucles se noie son double il est superbe
La maison se retire en fermant sa paupière
Ceux qui nous ont quittés sans amertume oublient
Qu’on ne les attend plus et que leur place au lit
Quelqu’un l’occupe ayant comme eux l’âme légère
La maison ronfle et rêve avec ses passagers
Des têtes que le drap coupe et qu’un disque berce
A l’intérieur du crâne un œil allongé perce
Le cerveau comme un ver dans de bons potagers
ULALUME- Messages : 55
Date d'inscription : 17/02/2015
Localisation : PARIS
Re: La maison
Magnifique !
Le lecteur pressé y verra des alexandrins et une histoire de pis ; le lecteur trop pressé, accroché aux nuages, en voudra à la vache de lui masquer le reflet de la belle.
Le lecteur imprudent prendra tout son temps et sera subjugué par les charmes du poème qui, comme ces cheveux "S'ils étaient des torrents seraient moins dangereux".
C'est un poème magistral au sens où ce n'est pas lui qui suit les règles du lecteur, c'est l'inverse.
Le lecteur pressé y verra des alexandrins et une histoire de pis ; le lecteur trop pressé, accroché aux nuages, en voudra à la vache de lui masquer le reflet de la belle.
Le lecteur imprudent prendra tout son temps et sera subjugué par les charmes du poème qui, comme ces cheveux "S'ils étaient des torrents seraient moins dangereux".
C'est un poème magistral au sens où ce n'est pas lui qui suit les règles du lecteur, c'est l'inverse.
Adienog- Messages : 138
Date d'inscription : 10/02/2015
Re: La maison
Intéressantes ces images décalées où le quotidien des
choses de la vie n'est pas toujours rose.
Amitiés
choses de la vie n'est pas toujours rose.
Amitiés
antoine38- Messages : 25
Date d'inscription : 23/02/2015
Re: La maison
Merci Adienog,
Toi qui sais à la fois si bien écrire et lire.
Toi qui sais à la fois si bien écrire et lire.
ULALUME- Messages : 55
Date d'inscription : 17/02/2015
Localisation : PARIS
Re: La maison
J'ai eu un peu de mal avec la troisième strophe, je l'avoue. L'absence de ponctuation, sans doute. Les deux premiers vers (dans cette strophe)sont construits un peu pareil, il eut été intéressant qu'ils le soient complètement:"sur l'herbe"(2), "ses cheveux"(3) cela aurait peut-être adoucit et facilité la lecture; à noter aussi un petit "e" (se noie) mal placé mais je pinaille! Cette strophe est importante car elle est située en plein milieu du poème et fait office de bascule.
"Quand la maison brûle, on oublie même de dîner. Oui, mais on se rattrape en faisant la dînette sur les cendres, après." Nietzsche
"Quand la maison brûle, on oublie même de dîner. Oui, mais on se rattrape en faisant la dînette sur les cendres, après." Nietzsche
Re: La maison
Je crois qu c'est Luc DIETRICH qui a écrit : " Ils ont bâti des maisons pour se protéger du grand
nombre mais la porte s'ouvre à quelques-uns car l'homme est un animal de petite société."
J'aime les maisons qui ont une âme.
Amitiés
nombre mais la porte s'ouvre à quelques-uns car l'homme est un animal de petite société."
J'aime les maisons qui ont une âme.
Amitiés
antoine38- Messages : 25
Date d'inscription : 23/02/2015
Re: La maison
C'est excellent (et c'est rare que j'emploie ce terme). Du reste, votre style me fait un peut penser au Poème à Yvonne d'Apollinaire.
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