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matin d'amazone

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matin d'amazone Empty matin d'amazone

Message par kunturpa uman Mar 28 Juin - 19:04

Dans le clair obscur émeraude,coule l'Amazone, lente,majestueuse,drapée dans ses brumes dorées et la rosée matinale qui ruisselle des riches frondaisons.
La nuit dévoile ses secrets .
Le jour, bientôt, recouvre la forêt de pâle lumière et de vives senteurs .
Un lourd fruit d'or orangé mûrit sur l'horizon liquide.
L'air est saturé de parfums, la brume poudrée d'or.
Tu avances entre les feuilles diaphanes,mince silhouette,
liane entre les lianes, un halo d'or verdi flotte sur ta tête.
Tu es le rêve,l'improbable,la source votive,le calice de mes désirs,le verbe immense,l'essence de mes pensées,de mes mots.
La forêt respire, sous le dais suspendu entre le ciel et l'eau,une respiration lente et profonde qui soulève les tropiques, parcourus d'ondes chlorophylliennes et animales;
Eveil bruyant, féerie des lumières,artifice des couleurs.
La clameur s'enfle .
La Selva percée de sifflets et de cris s'emplit de jour verdâtre,de craquements,cliquetis,bruissements et clapotis;
elle frissonne et frémit comme un grand corps tendre, sous la caresse froide d'anneaux désunis,de rostres, de carapaces,d'écailles et de dards,griffes et poils drus,d'épines et de hasard.
Le vert assourdit la grouillante stridence de la faune rampante et des volubiles clairières.
Quand le jour paraît, les oiseaux surpris interrogent le silence;
un festival de becs et plumes multicolores réjouit la canopée ;
un rire d'enfant échappé de l'écho s'instille entre les colonnes vertes dévorant le ciel .
Tiens,il pleut ! Le fil de mon inspiration est rompu comme le jet de cristal de la toile perlée de rosée.

Hier je rêvais.
Dans la nature en éveil parée de lumineuse candeur,une douce verdeur se posait sur ton sommeil ;ta joue à la peau d'ambre frissonnait déjà sous le premier rayon s du soleil.
le matin tu aimais écouter le cristal de la source ,la cascade qui se brise en brumes d'argent ,le gazouillis irisé qui séduit l'épais feuillage, le fil du ruisseau chantant qui glisse en arpèges entre les pierres verdies.
Sur les plus hauts fûts, les colibris viennent boire le nectar au cœur des épiphytes ; l'orchidée déploiie ses ailes mauves ;la fougère arborescente défroisse ses jeunes crosses pâles.
Je gravis les marches humides, risquant à chaque pas la chute vers de noirs abîmes;des éclats de lune s'attardent sur le miroir glacé de vert;l'ombre est dense au creux d éboulis de roches verdies ;je chante,le cœur en fête;aujourd'hui elle m'a souri;
ce matin elle m'a reconnu,elle m'a parlé.
j'entends la lourde pluie tombant en cordes serrées sur les palmes, détachant les fruits mûrs de manguiers assoupis,les senteurs puissantes de goyaves et de maracuyas .
Je vais la rejoindre près du petit lac où elle m'attend.
Sous les frondaisons rejaillit le gong assourdi de branches pourries tombant sur la mousse,des troncs rompus agonisant sous le supplice des eaux.La forêt souffre,elle a des sursauts, ses membres tressaillent,son corps cède.
L'orage rebondit d'écho en écho entre les roches noires.
Le son se brise sur la pierre avant de se noyer dans la moire d'un petit étang sage .
La forêt dans ses pleurs a versé des larmes vertes mêlées de fleurs d'argent;
mon cœur vert exulte,à Moyobamba, elle m'attend.
Je vois du mirador, verte et ondoyante, la plaine qui se déploie dans le somptueux décor de sauvages ravines et de pics rudes et froids qui ferment l'horizon lointain.
Ici,au fond de la vallée, une vague de moiteur m'enveloppe, où ma pensée chancelle;mon esprit s'engourdit,une étrange torpeur me gagne.
Je me retrouve errant au cœur des mythes,sur la trace de lointains aventuriers,dans le sillage de blanches caravelles noircies de chimères .je revois ces centaures maudits, armure et casques d'or qui pillait dans la lumière de la foi.
Je suis le preux chevalier qui défend le faible,l'opprimé,le soumis,le conquis contre ses prédateurs.
L'Indien devient mon frère;Wawqi, allillancu?TaytaMamaykiqa
imaynalla kashanku?

J'aime cette forêt étrange et belle.
Je la vois dans tes yeux de jais liquide,dans ton sourire limpide
à la grâce polynésienne, dans ton rire de cristal.
J'aime son corps baignant dans les flots émeraude ,dans les reflets du clair-obscur.
J'aime sa parue de fleurs et de lumière sous le dais d'azur et de vert.
Parfois ,je la rejoins dans les entrelacs lascifs baignés de pluie et d'arc-en-ciel .

Du Mirador,sous l'amas de nuages épais et noirs,le Rio Nanay glisse paresseusement.
je vois glisser des lianes,ta liquide et lumineuse beauté,se mouvant avec grâce dans un vaporeux mirage aux senteurs parfumées. Je rejoins ton corps de sirène baignant dans la vasque sauvage du petit paradis.Tu te plies aux fantasmes de mon rêve animal .
Des iris aux joues bleutées oscillent sur la rive.Plus loin, des joncs froissés,des éclats de jour comme des écailles sur le long serpent jaune.
Dans un banc de brumes oscillent des voiles aux transparences molles,parure florale de la foisonnante verdure.
Le spectre de lumière, qui joue dans le cristal,fait
jaillir un bouquet de couleurs dans l'exubérance folle de luxuriants ombrages ;
l'arc-en-ciel franchit le vitrail diaphane d'un glauque azur où
monte comme une prière;
la cathédrale d'ombre et de lumières ouvre ses portes dans un silence d'arbre mort.
Tu avances tête baissée comme les Vierges du soleil,ton amour éclairé par la haute verrière.
Le poète,gardien du temple, couvre ta nudité d'une cape d'or;
il te conduit près de l'eau qui se trouble;le courant gémit doucement;das les roseaux, le souffle rauque du vent,le râle des flûtes amazoniennes,des flûtes d'os servant la cérémonie des indiens défunts.
Des serpents enlacés rejoignent l'ombre ;
le courant joue avec un coin d'azur tombé du ciel .
les remous de l'Amazone t'entraînent.

kunturpa uman

Messages : 3
Date d'inscription : 27/06/2016

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