A la virgule près

Des notes dégoulinent de ses oreilles
à l’endroit même où elle croit les entendre
ce sont de petites vagues de chair blanche
encore toutes frémissantes
de cendre et de timidité

Il y a la mémoire d’un ruisseau
sur le fruit de ses lèvres
et c’est ce cri qui la réveille
plus loin
plus haut
là où les ombres n’ont que la lumière pour berceau
là où elle ne dormait plus
que de l’ œil nu de l'imprudence

Quelques siècles de poussière
faux cils noyés de nos alarmes
déguisent l’attente en printemps

A la virgule près
elle le voit s’éloigner
au rebord d’une page
fondre dans le couloir d’une larme

Un geste embrouillé de vacarme
se prend pour une plaie de joie

Elle dort mais elle ne le sait pas encore
les mots défilent en cascade
pressés de tricoter
la liqueur de l’absence

As-tu pensé à refermer la porte de la nuit ?

Le sens se décale ou peut-être les mots et cela est vivifiant pour la pensée qui dormait.
J'aime beaucoup.

La virgule est un signe de séparation, un clair-obscur, un coup d'épée dans l'obèle, un point de suture mais n'est pas un point final.

ce poème a l'ossature et la charpente unique que tu sais donner à tes écrits
il fait son petit bonhomme de chemin dans l'esprit du lecteur
à la virgule près je ne changerais rien

egfrild

Comment dire qu'à vous lire tout 3,,, ,pointures de satin et plume chères à mes yeux buveurs de vers,,,mon écriture ronronne et dodeline du coeur
Adienog, Bartkley et egfrild,,ce plaisir là,,,je vous le dois!
Merci et heureuse d'être ici, parmi VOUS
orange

orange douce a écrit:Des notes dégoulinent de ses oreilles
à l’endroit même où elle croit les entendre
ce sont de petites vagues de chair blanche
encore toutes frémissantes
de cendre et de timidité

Il y a la mémoire d’un ruisseau
sur le fruit de ses lèvres
et c’est ce cri qui la réveille
plus loin
plus haut
là où les ombres n’ont que la lumière pour berceau
là où elle ne dormait plus
que de l’ œil nu de l'imprudence

Quelques siècles de poussière
faux cils noyés de nos alarmes
déguisent l’attente en printemps

A la virgule près
elle le voit s’éloigner
au rebord d’une page
fondre dans le couloir d’une larme

Un geste embrouillé de vacarme
se prend pour une plaie de joie

Elle dort mais elle ne le sait pas encore
les mots défilent en cascade
pressés de tricoter
la liqueur de l’absence

As-tu pensé à refermer la porte de la nuit ?

un vrai plaisir de lecture


besos douce Orange

"Elle dort mais elle ne le sait pas encore"...
Ton poème est mystérieux à souhait - comme on souhaite que la poésie le soit : suffisamment pour nous projeter ailleurs, dans un de ces pays où l'on célèbre à chaque instant le mariage du rêve et de la réalité.

Célébrer son divorce avec le réel cartésien c'est toujours le bon moment pour se décapsuler les pompes oniriques.

Josy a écrit:

orange douce a écrit:Des notes dégoulinent de ses oreilles
à l’endroit même où elle croit les entendre
ce sont de petites vagues de chair blanche
encore toutes frémissantes
de cendre et de timidité

Il y a la mémoire d’un ruisseau
sur le fruit de ses lèvres
et c’est ce cri qui la réveille
plus loin
plus haut
là où les ombres n’ont que la lumière pour berceau
là où elle ne dormait plus
que de l’ œil nu de l'imprudence

Quelques siècles de poussière
faux cils noyés de nos alarmes
déguisent l’attente en printemps

A la virgule près
elle le voit s’éloigner
au rebord d’une page
fondre dans le couloir d’une larme

Un geste embrouillé de vacarme
se prend pour une plaie de joie

Elle dort mais elle ne le sait pas encore
les mots défilent en cascade
pressés de tricoter
la liqueur de l’absence

As-tu pensé à refermer la porte de la nuit ?

un vrai plaisir de lecture


besos douce Orange

merci Josy de me lire ici aussi

ULALUME a écrit:"Elle dort mais elle ne le sait pas encore"...
Ton poème est mystérieux à souhait - comme on souhaite que la poésie le soit : suffisamment pour nous projeter ailleurs, dans un de ces pays où l'on célèbre à chaque instant le mariage du rêve et de la réalité.

tant qu'il est mystérieux sans être hermétique, j'en suis ravie
Merci pour cette lecture attentive ULALUME

TomaBrüNoErik a écrit:Célébrer son divorce avec le réel cartésien c'est toujours le bon moment pour se décapsuler les pompes oniriques.

un vrai p'tit bonheur de découvrir cet écho qui ne manque pas de jus !
Merci Thomas !