Coupe sèche

à R.Belbenoît


( Mi forcenés mi forçats , c’est nous les forcenats !)

Les papillons sont rouges
Au sang de la Royale
Les évasions sont rares
Au sein de la Loyale.

Qui a croisé l’enfer
Sourit à Sing Sing
Et le soir sur la terre
Rêve de Browning.

On casse les pierres
A coups de plumes
Litho de Courbet
A l’encre d’échines.

L’horizon ,
C’est l’arase
Avant la guillotine.

Moi, le vilain,
Un jour je serai belle,
Belle
Comme un Râ de Californie
Et je crèverai
Dans le désert.

Je ne connaissais pas cet évadé de l'île du Diable.
Jamais lu Dry Guillotine.

L'évasion c'est vraiment un thème qui frôle l’archétype, dans le sens ou nous, humains, sommes tous prisonniers de quelque chose. De notre condition, de la société, des autres, de nous même...
Faire la belle c'est un peu notre rêve à tous.

En tout cas j'aime bien ton écriture allusive et classieuse.

Tient ça me fait penser au film de Robert Bresson de 1956, Un condamné à mort c'est échappé.
Vraiment un film ultra puissant, chirurgical. Faut vraiment que tu regarde ça, (si c'est pas déjà fait)

Je ne connais pas ce film, il faudra que je le télé regarde à la télé! (J'ai frôlé la correctionnelle, là!)
Mon film culte sur l'évasion c'est "Down by law". Chef d'oeuvre!
Je crois qu'on passe une grande partie de notre vie à bâtir des murs pour réaliser notre rêve:creuser un tunnel!
Je crois qu'on s'ennuie, oui, ce doit-être l'ennui le problème.(et l'égoïsme aussi un peu, sans doute)
Je te mets un extrait assez plaisant, je trouve, de "Les hommes en cage" de F.Carco:
"A Loos, il allait chaque jour décharger un tombereau d'ordures dans la campagne.Un surveillant suivait et, naturellement, au lieu d'accompagner le détenu, il attendait chez un vague bistro le retour du véhicule.Eh bien, Martel qui aurait pu s'enfuir en étant de corvée, n'y a jamais songé; ce n'est qu'ensuite, de l'intérieur de sa cellule, qu'il a pris le large.Beau joueur, il aimait la difficulté."

PS:Je ne peux ni envoyer de MP ni y répondre

Étrange pour les mp, cela marche il a nouveau ?

Je n'ai jamais vu down par law, je vais le choper à l'occasion.

Oui c'est vrai que la vie se résume souvent à ce schéma "auto-carcéral" qu'on fantasme ensuite d'outrepasser.

Nous ne sommes libres que par la pensée et le rêve...

Mool-Ame a écrit:Nous ne sommes libres que par la pensée et le rêve...

J'ai un doute; la pensée et les rêves mènent souvent en prison; la liberté, elle même y mène souvent, pour ne pas dire toujours.
Vous me direz que la liberté ce n'est pas faire n'importe quoi et je vous répondrai: certes! C'est déjà un signe.
Et puis en voulons nous vraiment de la liberté?
Nous aurions l'air de clochards avec un manteau d'hermine sur le dos!
Nous ferions honte à l'homme des cavernes!

A condition que nos pensées et nos rêves ne soient pas divulgués bien entendu!

Liberté est un mot qui ne veut rien dire comme beaucoup d'autres...
Sommes nous libre?
Oui si on le souhaite c'est ancré au fond de nous... Libre de croire et libre d'agir cela dépend des contextes dans lesquels on se trouve.

La société est une prison avec des barrières. L'argent permet d'en franchir certaines mais pas toutes...La liberté est relative.

Aurions nous plus chaud avec un manteau d'hermine si nous avions le cœur glacé?
Qu'importe le ridicule si on se trouve bien, la liberté est aussi d'accepter le regard des autres.

Nous ne sommes pas libre...Réellement.

La liberté existe dans nos rêves et dans nos pensées, ils nous appartiennent à conditions de ne pas en faire part aux autres.

J'ai parfois la nostalgie des hommes des cavernes...lol

MoolAme

Oui, nous sommes libre de nous cogner la tête contre les murs des cellules de nos crânes! (je plaisante! quoi que...)
La liberté et les idées (bien plus que l'amour et l'argent) sont ce qu'il y a de plus dur à partager; ce sont des cadeaux qui, quand on les offre, peuvent être refusés très violemment.

Je pense avoir bien compris qu'il s'agit d'une poétique de l'angoisse existentielle.
Le glissement continuel est évocateur.

Cela va donc aussi dans ton sens, Toma.