Soleil percé

le soleil roulant
sur une grille rouillée
s'est percé

voilà le soir

le vent qui cherche son ombre
trouve quand même de la gaieté
sur les toits

c'est l'heure où la lumière avance nue
sous l’œil baissé d'une lampe

alors on se murmure
des choses que l'on a tues
de nos mères les prunelles perdues
comme deux merles profonds de la plaine

on se murmure des choses
que l'on a vues
comme ces arbres au sourire déchaussé
comme les valets blancs de l'aube
déloyaux

le vent trouve de la gaieté sur les toits
mais c'est la nuit
l'empire troublant des formes voisines
c'est le temps du dîner sans motif
de l'oppressent mouvement de recul
quand soudain dans la mémoire bruyante
dansent tous les absents

Cela commence en toute simplicité puis glisse vers l'intime des lumières artificielles. En peu de mots, vous peignez une toile d'ombres sous "l’œil baissé d'une lampe"(j'ai dû vérifier deux fois ce "baissé" que quelque chose en moi s'obstinait à lire "blessé"), toile dans laquelle nous figurons sans nous en rendre tout de suite compte, dès lors que le poème trouve en nous un écho.
J'aime vraiment beaucoup .

L'heure de la réconciliation avec soi-même

L'heure des confidences entre une main d'Egon Schiele dont la voix parle à la table d'un Morandi l'espace d'une espèce d'espace où le temps n'a de cesse... Lambeaux d'être touchant l'universel. "L'universel, c'est mon village sans les murs." dit l'autre... ;-)*

des ombres et des lueurs se tuent à nous construire un endroit oú l'on donne la parole au silence...
Tes mots jonchent ce silence comme des morsures intimes abreuvées de sourire
merci egfrild

merci à vous tous
amitiés

egfrild