La Fonte d’un cœur

La Fonte d’un cœur

Les tréfonds ravagés de mon âme incomprise
Sont un pays de sable où s’étale, morose,
Un orage étoilé plein de vapeur grandiose.
Et de ces pleurs épandus comme par la brise
D’un insaisissable et tempétueux baiser
Dont le spasme éperdu, pareil à une crainte,
Se referme en le vide, a perdu son étreinte.
Rongé par ce crachin, le vieux tertre affaissé
S’effondre peu à peu, et se recroqueville
Tel un sucre égoutté lentement sur l’absinthe.
Et son doux regard perce en mon sein naufragé
Tandis qu’au centre l’éclair de mille yeux pétille,
Reflété au noir firmament de sa pupille.

Joël Gissy

www.joelgissy-poesie.com

La fonte est aussi fragile que le verre et l'absinthe est un feu complètement étranger à Vulcain et contre lequel il ne peut rien!
Attention, je ne dis pas que c'est là une victoire des hommes sur les dieux...Ce serait une bien vilaine victoire!

Tu confines à l'alchimie. Merci Bartkley.

Cette histoire d absinthe de feu de fonte de verre et d alchimie me rapelle la nuit ou joel a fait exploser mon pontarlier d epoque en flambant une absinthe. Je t avais gueulé dessus en te demandant de ressouder le verre de tes talents d alchimiste. Tout ça à cause de la pipe diabolique d arthur rimbaud

En effet, cette pipe était vraiment maléfique. Un esprit ou un mauvais génie doit être prisonnier à l'intérieur.

Le djinn des solvants alors!

Si la préciosité hérité du symbolisme en irrite certains ("spasme éperdu", "en le vide", "en mon sein"...) je ne suis pas de ceux-là. Mallarmé ne me donne pas la migraine; il sera toujours pour moi incomparablement riche.
"La Poésie" écrit-il "doue"..."d'authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle".
L'atteste ta composition.

la préciosité héritéE !!!

Merci Ulalume. Cependant, je varie assez souvent de style. Mais je vous ai bien compris. Comme j'adore Mallarmé, je lui avais justement adressé un méchant poème dans mon premier recueil "Sépulcres".