L'artiste mortuaire

Trône sur un socle en bel or étincelant  
Le doux cadavre blanc de ma défunte maman.
Sa chair est tendrement scarifiée d’une lame
Qu’elle m’avait offerte, autrefois, de bonne âme.

Son ventre magnifique abdique ma raison,
Mon cimeterre du cimetière du fond,
Ébrécha gentiment son ventre ; et, une entaille
Germa en harmonie avec bien des entrailles.

Les membres parsemés, tels des fleurs émaillées
D’un champ de renoncules après la rude guerre,
Encerclant le socle, d’un cercle de mystère.
Les beaux doigts atrophiés, eux-mêmes démembrés  
Forme comme une pâture, embellissant la terre.  

Puis vient ce mélodieux effluve bien fétide
Émanant de l’œuvre mutilée et putride.
Éminente émanation imminente afin    
Que mes deux narines se baignent dans un bain.
Je lâche l’acide sur mon crâne, la fin.    

- Illustre -

Très fort. Bravo